Le 20 février 2020, l’association L214 diffuse une enquête tournée dans l’abattoir Sobeval en Dordogne en fin d’année 2019 sur l’abattage de veaux. Cet établissement appartient au groupe hollandais Van Drie et pratique tous les types de mises à mort : avec étourdissement et sans étourdissement (halal et casher). Plus de 700 veaux y passent chaque jour. Le site emploie 450 personnes et exporte sa viande en Égypte, en Israël, aux États-Unis. Il est également habilité pour plusieurs labels bio, « Saveurs du Périgord » ou « Label Rouge »…
Abattages avec et sans étourdissement épinglés pour non-respect de la règlementation
Les images diffusées témoignent de très nombreux manquements à la règlementation en matière de protection animale, à souligner notamment : des reprises de conscience après étourdissement, ce qui nécessiterait un deuxième étourdissement, des étourdissements mal pratiqués, des animaux mal contentionnés, des gestes de cisaillement lors d’abattages sans étourdissement, des signes de conscience après ces abattages sans étourdissement et lors de la suspension sur la chaîne…
« Les premières scènes montrent des veaux âgés de 6 mois conduits dans un box d’immobilisation afin d’être tués selon les rites halal et casher, c’est-à-dire sans étourdissement préalable. Voyant leurs congénères se vider de leur sang, les animaux tentent de fuir. Une fois installés dans la machine censée les contenir, certains sont saignés debout et s’écroulent au fond du box. La loi exige pourtant que leur immobilisation soit maintenue jusqu’à la perte totale de conscience. Sur d’autres images, un sacrificateur exerce des mouvements de scie sur la gorge de l’animal, accentuant ainsi les souffrances… Suspendus à la chaîne de découpe, de nombreux veaux se débattent encore dans un geyser de sang, vomissent le contenu de leur estomac par leur œsophage sectionné« .
Attention vidéo extrêmement choquante
L’AFAAD demande des mesures fortes pour régler des problèmes structurels sur les chaînes d’abattage industrielles
Fermer l’abattoir mis en cause ne règlera malheureusement en rien les problèmes structurels liés à une industrie qui ne considère plus le vivant, ce que nous dénonçons depuis bien longtemps. Déplacer le problème n’est pas le solutionner : des mesures fortes doivent être prises notamment afin de garantir un contrôle permanent au poste d’abattage dans tous les établissements. Pour l’AFAAD, cette enquête témoigne notamment de :
➡️ La nécessité de l’arrêt immédiat des abattages sans étourdissement (halal, casher) à des fins d’exportation, ces exportations étant un détournement d’une exception prévue dans la règlementation dans le seul et unique but de permettre aux citoyens européens de confessions juive et musulmane de consommer de la viande produite selon leurs cultes, et d’interdire les exportations d’animaux vivants hors de l’Union Européenne.
➡️ L’urgence d’interdire l’abattage des animaux sans étourdissement préalable pour les bovins, demandée par l’ensemble des associations de défense des animaux et 85 % des Français (IFOP pour 30 Millions d’amis, 2020).
➡️ L’urgence de prendre les mesures demandées par toutes les associations, dont l’AFAAD, lors de la commission d’enquête parlementaire du député Olivier Falorni : formation des opérateurs, contrôle continu au poste d’abattage, amélioration de l’architecture des chaînes d’abattage, publication annuelle des rapports d’inspection…
➡️ L’urgence d’intégrer dans les cahiers des charges des labellisations existantes des critères liés à la protection animale en abattoir. Cette question est centrale pour les consommateurs qui en l’état découvre avec effroi la réalité de l’abattage des veaux Label Rouge issus de cet établissement.
➡️ L’urgence de mettre en place un étiquetage obligatoire du lieu et de la méthode d’abattage afin que le consommateurs dispose de toutes les informations utiles à un choix éclairé.
Consultez et téléchargez le communiqué de presse de l’AFAAD du 20 février 2020