Depuis près de trois années, l’AFAAD participe aux réunions et groupes de travail mis en place par la Confédération Paysanne dans le cadre du groupe abattage de proximité. Une nouvelle journée d’échanges s’est tenue ce jeudi 20 juin à Bagnolet, dans les locaux de la Confédération Paysanne en collaboration avec la FADEAR.
Après le vote d’une expérimentation de 4 ans des abattoirs mobiles en France, cette réunion réunissait les différents groupes d’éleveurs, porteurs de projets. Nous sommes ravis de constater que de nombreux éleveurs sont mobilisés pour mettre en place des solutions d’abattage alternatives aux seuls abattoirs industriels. Soucieux de la fin de vie des animaux, ces éleveurs souhaitent, pour la majorité d’entre eux, pouvoir accompagner leurs animaux jusqu’au bout et leur assurer une mort dans la dignité et le respect. L‘AFAAD encourage depuis bientôt 4 années le développement des abattoirs mobiles, afin de supprimer l’étape stressante et éprouvante du transport et de garantir aux animaux une mise à mort la moins douloureuse et anxiogène possible.
Abattage : différentes solutions en fonction des besoins
Cette journée a permis de mettre en lumière trois possibilités visant toutes à se réapproprier l’étape de l’abattage des animaux et à répondre à une disparition des abattoirs de proximité. Certains départements n’ont plus du tout d’abattoirs, cela engendre des temps de transport de plus en plus longs pour les animaux.
Certains éleveurs envisagent de reprendre (ou de créer) un abattoir, comme cela est déjà le cas à Die, Guillestre ou encore au Vigan. Ces abattoirs gérés et exploités par des éleveurs ont de faibles tonnages et ne fonctionnent pas tous les jours de la semaine. D’autres éleveurs tentent de développer le modèle du caisson d’abattage en s’appuyant sur un abattoir existant, c’est le cas dans la Mayenne, la Dordogne, la Loire Atlantique etc. Ce caisson d’abattage permet la mise à mort de l’animal sur son lieu de vie et assure potentiellement la viabilité économique des abattoirs de proximité puisque le traitement de la carcasse revient elle à l’abattoir. Enfin, d’autres éleveurs souhaitent importer en France le camion abattoir, relativement autonome, qui se déplace de ferme en ferme. C’est notamment le cas en région Côte D’or avec le projet du Bœuf Éthique porté par Émilie Jeannin.
D’autres régions portent des projets ou réfléchissent à leur développement : l’Aude, l’Allier, Lozère, Béarn etc.
Éleveurs, consommateurs et associations unis
Dans tous les cas, les éleveurs se fédèrent et n’hésitent pas à intégrer dans leurs réflexions les consommateurs, car beaucoup d’entre eux pratiquent déjà de la vente directe, sans malheureusement avoir de contrôle sur l’abattage. L’AFAAD est aujourd’hui la seule association de protection animale participant activement à ces travaux et nous nous félicitons d’être intégrés et pro-actifs dans ces projets. Notre rôle est d’inciter à mettre en œuvre des solutions moins traumatisantes pour les animaux et de veiller au bon respect de la règlementation en matière de protection animale. Des challenges importants doivent encore être relevés, mais nous ne doutons pas que bien maîtrisées, ces solutions seront plus aptes à garantir aux animaux abattus une fin plus digne et sans souffrances…
A consulter : Le guide sur l’abattage de proximité et le développement des abattoirs paysans